Une belle amitié – IFC fête ses 60 ans de présence au Maroc 

Au cours des six dernières décennies, le partenariat entre le Maroc et IFC a amélioré la vie de millions de personnes, en contribuant à la création d’emplois et de débouchés et en favorisant une croissance durable.

Le quartier de Bab Ighli, au cœur de Marrakech, est en effervescence. Début octobre, des milliers de délégués venus du monde entier — chefs d'État, dirigeants d'entreprises, représentants de la société civile, jeunes leaders — s’y réuniront, à l'occasion des Assemblées annuelles 2023 du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ils se pencheront sur les enjeux de notre temps les plus pressants, comme le changement climatique, l'égalité hommes-femmes, l'inclusion financière, la sécurité alimentaire et le commerce international, pour rendre les populations plus fortes sur une planète vivable.

Depuis le séisme dévastateur survenu le 8 septembre au Maroc, les services de la Banque mondiale et du FMI ont mené, en étroite coordination avec les autorités marocaines et une équipe d’experts, une évaluation approfondie de la capacité de Marrakech à accueillir les Assemblées annuelles 2023. Au terme d’un examen minutieux des conclusions, les directions de la Banque mondiale et du FMI ont convenu, en accord avec les autorités marocaines, de maintenir l’organisation des Assemblées annuelles à Marrakech. En ce moment très difficile, nous estimons que les Assemblées annuelles donnent aussi l’occasion à la communauté internationale de manifester son soutien au Maroc et à ses habitants, qui font une fois de plus preuve de résilience face à une tragédie.

 L’Afrique accueille les Assemblées annuelles pour la première fois depuis cinquante ans, après celles organisées au Kenya en 1973. 

« C'est une occasion unique d’exposer les réussites du secteur privé marocain et le solide partenariat que le pays a établi avec la Banque mondiale et IFC. Cette collaboration a entraîné de véritables transformations. Elle a ouvert de  nouvelles perspectives et a amélioré la vie de millions d’habitants. »  
Xavier Reille, responsable des opérations d’IFC pour le Maghreb et Djibouti.

Depuis soixante ans, IFC est est à la pointe des efforts déployés pour stimuler les investissements, favoriser le développement durable et promouvoir la croissance économique au Maroc. IFC a soutenu   la stratégie du Royaume, avec l’objectif de se positionner comme un pôle industriel et financier de premier plan en Afrique, avec un secteur privé fort et dynamique comme fer de lance du développement du pays. 

Ainsi, en 1963, IFC a permis de lancer le premier fonds d’investissement privé du Maroc (Euratlas). En 1994, elle a investi 6,1 millions de dollars pour lancer le premier fonds d'investissement coté en Bourse, le Fonds Framlington Maghreb, dans l'objectif d'aider au développement des marchés boursiers au Maroc et en Tunisie. En 2017, elle a soutenu l'émission, par la Banque Centrale Populaire, de la première obligation verte en devise étrangère. En 2020, IFC a fourni le premier financement commercial sans garantie de l'État accordé à une région marocaine (celle de Casablanca-Settat). 

Au total, IFC a œuvré aux côtés d’une centaine de partenaires au Maroc. Elle a mobilisé et investi plus de 3,5 milliards de dollars en faveur de projets destinés à développer les petites entreprises, l’industrie manufacturière, l’agroalimentaire, les infrastructures et le secteur financier.  

Cette collaboration a entraîné des transformations du secteur privé local et contribue à une croissance économique durable et inclusive. 

André Laude, ancien directeur des investissements d'IFC, se penche sur la création du premier fonds de capital-investissement pour les petites et moyennes entreprises (PME) au Maroc en 2000. Le fonds a été une des principales innovations en matière d'apport de fonds propres aux PME et a comblé une lacune importante du marché. 

Accroître l'autonomie des villes  

Mohamed Ait Hamou | Danseur professionnel 

Mohamed Ait Hamou | Danseur professionnel 

À Casablanca, capitale économique du Maroc, Mohamed Ait Hamou danse au rythme des roues glissant sur les rails du tramway.  

« C'est mon principal moyen de transport car j'ai un budget limité. Grâce au tramway, je peux me rendre à différents endroits sans trop dépenser », témoigne ce danseur professionnel. Mohamed s'est produit lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de la FIFA au Qatar en 2022, ce qui l'a encouragé à poursuivre sa carrière.    

Également passionné de gastronomie, il emprunte le tramway pour aller à ses cours de cuisine et stages d’art culinaire.  Il utilise désormais ce moyen de transport écologique pour rejoindre le restaurant où il travaille comme cuisinier afin de gagner sa vie entre deux spectacles. 

Mohamed Ait Hamou | Danseur professionnel 

Mohamed Ait Hamou | Danseur professionnel 

Le tramway de Casablanca 

Le tramway de Casablanca 

Le tramway de Casablanca 

Le tramway de Casablanca 

En 2020, IFC a procuré le premier prêt commercial accordé en Afrique du Nord à une collectivité infranationale marocaine sans garantie de l'État. Cette enveloppe de 100 millions de dollars, versée à la région de Casablanca-Settat, a servi à financer d'ambitieux projets infrastructurels, dont deux lignes de tramway à Casablanca. 

Le projet vise à étendre le réseau de tramway de la métropole économique, qui comptera ainsi 39 stations supplémentaires sur 26 kilomètres, soit jusqu'à 40 % de réduction des temps de trajet. IFC soutient aussi l'amélioration de centaines de kilomètres de routes dans des zones rurales excentrées, qui relient environ 400 000 habitants aux écoles, hôpitaux et autres services indispensables. 

Ce projet a pour effet de réduire les disparités régionales et d'améliorer le quotidien des habitants de Casablanca-Settat. En outre, il contribue à la transition de la région vers un système de transport plus durable. 

IFC, qui peut mettre à profit tous les instruments financiers et outils d'assistance technique de la Banque mondiale, est particulièrement bien placée pour aider les municipalités à répondre à leurs besoins en infrastructures et en services. Elle identifie par ailleurs des projets phares qui soutiendront le développement régional en faisant appel à des partenariats public-privé. 

Le tramway de Casablanca 

Le tramway de Casablanca 

Le tramway de Casablanca 

Le tramway de Casablanca 

Le tramway de Casablanca 

Le tramway de Casablanca 

 Lever les obstacles à l’égalité de genre   

Yousra, Soukaina et Sarra | Conductrices d'autobus chez Alsa 

Yousra, Soukaina et Sarra | Conductrices d'autobus chez Alsa 

« Savoir qu'au volant de mon autobus tôt le matin, j'achemine les gens en toute sécurité vers leur lieu de travail, me procure un sentiment de fierté. » 
Sarra | Conductrice d’autobus chez Alsa

Après avoir exercé pendant plusieurs années le métier d'infirmière — un métier typiquement féminin au Maroc — Sarra a changé de voie pour devenir conductrice d'autobus — une profession à majorité masculine — chez Alsa, l'une des principales compagnies de transport marocaines. Elle apprécie d'être de service aux premières heures de la matinée, cela lui permet de suivre des études de droit à l’université et de consacrer du temps à sa fille âgée de 10 ans.  

Son travail la passionne. Elle adore briser les stéréotypes et contribuer à changer les perceptions sur les femmes au travail, en particulier dans des secteurs où les hommes dominent, comme celui des transports. 

Alsa, l'employeur de Sarra, participe à la plateforme Morocco4Diversity lancée en 2020 par IFC et par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) dans le but de renforcer les capacités des entreprises à recruter, retenir et promouvoir les talents féminins. 

De même que près de 60 autres sociétés de premier plan au Maroc, la compagnie Alsa s'est engagée à accroître l'inclusion et la diversité parmi son personnel et dans l'ensemble de son secteur.   

Sarra | Conductrice d'autobus chez Alsa 

Sarra | Conductrice d'autobus chez Alsa 

Yousra | Conductrice d'autobus chez Alsa 

Yousra | Conductrice d'autobus chez Alsa 

Soukaina | Conductrice d'autobus chez Alsa 

Soukaina | Conductrice d'autobus chez Alsa 

Clients d’OCP participant à la plateforme Morocco4Diversity 

Clients d’OCP participant à la plateforme Morocco4Diversity 

Le projet Morocco4Diversity a produit de considérables avancées dans un pays où la présence des femmes sur le marché de l'emploi décline depuis longtemps – seules 20 % d'entre elles exercent une activité professionnelle. La difficulté à renverser cette tendance est tenace. De nombreuses femmes désireuses de travailler voient leurs ambitions découragées, faute de politiques, pratiques, cultures et infrastructures propres à favoriser leur embauche et leur avancement de carrière. 

Grâce à la plateforme Morocco4Diversity, IFC a instauré une communauté d'employeurs marocains qui soutiennent l'accès des femmes au travail. De plus, IFC a coopéré avec deux des principaux employeurs du pays afin d'évaluer les disparités hommes-femmes dans leurs structures respectives et de se doter chacun d'un plan d'action pour l'égalité des sexes. Ces deux sociétés ont ainsi pu obtenir le premier niveau de certification établi selon la méthode d'évaluation et la norme Gender EDGE, parmi les plus reconnues au niveau international en matière de diversité, d'égalité et d'inclusion sur le lieu de travail.  

Les actions d'IFC pour réduire les inégalités hommes-femmes soutiennent le nouveau modèle de développement marocain, qui place l'égalité des sexes en priorité et vise à porter la participation des femmes au monde du travail à 45 % d'ici à 2035. 

Clients d’OCP participant à la plateforme Morocco4Diversity 

Clients d’OCP participant à la plateforme Morocco4Diversity 

Clients d’OCP participant à la plateforme Morocco4Diversity 

Clients d’OCP participant à la plateforme Morocco4Diversity 

Clients d’OCP participant à la plateforme Morocco4Diversity 

Clients d’OCP participant à la plateforme Morocco4Diversity 

Encourager l'innovation verte  

Youness Ouazri | Directeur général, Éco-dôme Maroc 

Youness Ouazri | Directeur général, Éco-dôme Maroc 

Quand il était étudiant en ingénierie à l'École Hassania des travaux publics, à Casablanca, Youness Ouazri s'est lancé dans la recherche de solutions innovantes au problème du logement précaire. 

Il a commencé par observer les constructions réalisées par ses ancêtres marocains, en particulier à base d'argile. C'est ainsi qu'en 2016, il a fondé Eco-dôme Maroc, une entreprise spécialisée dans la construction de maisons et d'infrastructures de tourisme rural, durables et caractérisées par leur forme arrondie. 

L'innovation apportée par la start-up réside dans l'utilisation d'argile locale naturelle, qui assure une isolation acoustique et thermique rendant le chauffage et la climatisation superflus. Ces bâtiments génèrent moins de gaz à effet de serre que les maisons traditionnelles en béton et le coût de leur construction est moindre.

Eco-dôme Maroc participe au programme Green Business Booster lancé en 2019 par IFC et Cluster EnR, une association à but non lucratif regroupant tous les acteurs du secteur des énergies renouvelables au Maroc, dans le but de stimuler l'écosystème des start-up vertes dans le pays. Ce programme réunit 32 entreprises proposant des solutions écologiques pour aider le Maroc à faire face aux problèmes climatiques. 

Maison construite par Éco-dôme Maroc dans la région de Rabat 

Maison construite par Éco-dôme Maroc dans la région de Rabat 

Maison construite par Éco-dôme Maroc dans la région de Rabat 

Maison construite par Éco-dôme Maroc dans la région de Rabat 

Ouvriers d'Éco-dôme Maroc sur un chantier dans la région de Khémisset 

Ouvriers d'Éco-dôme Maroc sur un chantier dans la région de Khémisset 

A dome of Eco-Dôme Morocco in the region of Rabat

A dome of Eco-Dôme Morocco in the region of Rabat

Green Business Booster vise à créer des opportunités d'investissement en phase initiale pour les entrepreneurs et investisseurs du secteur du climat, moyennant des formations, une assistance individualisée et des évènements de réseautage avec des acteurs clé du marché, y compris des bailleurs de fonds. Cette initiative a permis à l'un des principaux protagonistes de l'écosystème des technologies propres de réaliser tout son potentiel. 

« Je possédais les connaissances techniques, mais c'est grâce au Green Business Booster que j'ai compris l'aspect financier de mon projet. Cette formation m'a permis de financement, par exemple auprès d'organisations internationales comme la GIZ ou l'ambassade des Pays-Bas. » 
Youness Ouazri | Directeur général, Éco-dôme Maroc

L’entrepreneur prévoit maintenant de reproduire le projet le plus largement possible, pour développer le secteur de l’écotourisme et renforcer les infrastructures durables, conformément à la vision du ministère du Tourisme. Avec le soutien d'investisseurs locaux, il construit actuellement des maisons en forme de dôme dans la zone d'Oum Azza, à la périphérie de Rabat, la capitale, et dans la province de Khémisset.

Youness veut aussi reproduire son projet ailleurs en Afrique. Avec son équipe, il a prospecté en Tunisie, autre pays d'Afrique du Nord dont la culture et le cadre réglementaire sont semblables à ceux du Maroc, ainsi qu'en Côte d'Ivoire, grâce aux bonnes relations diplomatiques que le royaume chérifien entretient avec ce pays.    

Youness Ouazri | Directeur général, Éco-dôme Maroc 

Youness Ouazri | Directeur général, Éco-dôme Maroc 

Ouvriers d'Éco-dôme Maroc sur un chantier dans la région de Khémisset 

Ouvriers d'Éco-dôme Maroc sur un chantier dans la région de Khémisset 

Dômes en construction dans la région de Khémisset

Dômes en construction dans la région de Khémisset

« Au Maroc, nous partageons un héritage culturel et historique — en fait, un véritable mode de vie — avec le reste de l'Afrique. Les Africains d'autrefois bâtissaient avec ce qu'ils trouvaient à leurs pieds, explique-t-il. Nous voulons faire revivre ce patrimoine. » 
Youness Ouazri | Directeur général, Éco-dôme Maroc

Publié en septembre 2023