La pierre angulaire du développement

Créer des emplois et faire croître les économies
Alors que 1,2 milliard de jeunes dans le monde atteindront l’âge de travailler au cours de la prochaine décennie, il n’a jamais été aussi nécessaire de créer plus de débouchés économiques.
L’emploi est le moyen le plus efficace de sortir de la pauvreté : il procure un revenu, mais apporte aussi dignité et perspectives. C'est un vecteur d'émancipation pour les femmes, d’insertion pour les jeunes et de résilience pour les communautés.
Le Groupe de la Banque mondiale répond au défi de la création d'emplois avec une approche globale : la BIRD et l’IDA contribuent à la mise en place du socle d’infrastructures nécessaire et à l’instauration d’un environnement porteur, tandis qu’IFC travaille directement avec les entreprises pour stimuler la création d’emplois.
Notre approche s'articule autour de quatre axes d'action interdépendants : renforcer notre capacité à mobiliser des capitaux privés à grande échelle, augmenter nos prises de participation dans des entreprises à forte croissance, élargir notre soutien aux micro, petites et moyennes entreprises qui sont les principales pourvoyeuses d’emplois dans les économies en développement, et transformer nos modes de fonctionnement pour produire le plus grand impact.
Grâce à des investissements ciblés dans les secteurs à fort potentiel — infrastructures, agro-industrie, santé, industrie manufacturière et tourisme —, nous dirigeons stratégiquement les capitaux là où ils seront les plus utiles pour générer un impact maximal sur le développement et la création d’emplois, selon une approche entièrement tournée vers notre mission : œuvrer pour un monde sans pauvreté sur une planète vivable.
Apprenez-en davantage sur la stratégie d’IFC pour la création d’emplois.
Produire de nouveaux débouchés dans l’industrie manufacturière des Balkans occidentaux

Dans la région des Balkans occidentaux, les entreprises manufacturières disposent d’atouts certains, avec une structure de coûts compétitive, un régime réglementaire favorable et une proximité géographique avec le marché de l’Union européenne. Nombre d’entre elles n’ont pourtant pas les capacités et les compétences nécessaires pour augmenter leur production et nouer des relations à l’international.
Parce qu’il s’agit en majorité de petites entreprises, elles peinent en outre à concurrencer les gros volumes produits et exportés par leurs compétiteurs en Türkiye et en Europe centrale.
C’est pour remédier à ces difficultés qu’IFC a lancé en 2021 le programme d’appui aux chaînes de valeur manufacturières dans les Balkans occidentaux. Ce programme qui s’étend sur quatre ans est destiné aux petites entreprises de la région, auxquelles il apporte principalement des conseils, des formations et des possibilités de mise en relation.
« Le programme a été conçu pour ouvrir de nouvelles opportunités aux entreprises et plus largement contribuer à accélérer la reprise après la pandémie », explique Nicolas Marquier, directeur régional d’IFC pour les Balkans occidentaux. « En améliorant leurs processus de production et en rapprochant ces entreprises des chaînes de valeur mondiales et régionales, nous pouvons améliorer leur compétitivité, ce qui leur permettra de grandir et de créer des emplois. »

Uniplast est née il y a près de 40 ans à Struga, en Macédoine du Nord. L’ancien atelier improvisé dans la maison familiale est devenu l’un des principaux fabricants de produits en fibre de verre de la région des Balkans occidentaux.
Après avoir adhéré au programme d’IFC, Uniplast actualise sa vision et sa mission, élabore un nouveau plan d’activité et revoit ses politiques d’entreprise, forme ses cadres dirigeants, rationalise ses processus de production et renforce sa mise en conformité avec des exigences réglementaires importantes.
La société investit également 400 000 euros dans de nouveaux équipements et la construction d’une nouvelle unité de production, ce qui conduit au recrutement de plus de 800 personnes au total afin de répondre à la hausse de la demande.
Investir dans l’entrepreneuriat féminin en Mongolie

En Mongolie, les femmes entrepreneures se heurtent à des obstacles de taille. Bien qu’elles soient à la tête des deux tiers des petites et moyennes entreprises du pays, elles ont souvent du mal à obtenir les financements nécessaires pour développer leurs activités.
Grâce au soutien financier apporté par la Khan Bank, elle-même bénéficiaire d’un prêt syndiqué d’IFC d’un montant de 130 millions de dollars, trois femmes entrepreneures ont pu construire des usines, accroître leurs exportations et se diversifier dans de nouveaux secteurs, contribuant ainsi à transformer le paysage de l’entreprise dans leur pays tout en inspirant les futures générations de femmes.
Chantsaldulam Baatar
La famille Baatar pratique la médecine traditionnelle depuis 1669. Les vertus des plantes, herbes et traitements indigènes se transmettent ainsi de père en fils depuis dix générations.

Chantsaldulam Baatar fait partie de la onzième génération. Formée par son père, elle est la première femme à perpétuer cet héritage. Convaincue que le savoir thésaurisé par sa famille revêt une importance plus grande que jamais, elle se lance dans l’entrepreneuriat en 2021. Son objectif : réinventer des solutions ancestrales pour les adapter aux besoins d’aujourd’hui. Chantsaldulam propose ainsi des produits ménagers et d’hygiène fabriqués à partir d’ingrédients locaux et biologiques.
Son entreprise, Urgana, a connu un essor rapide, pour passer de 12 employés à sa création à 70 aujourd’hui, dont plus de 90 % de femmes venant des environs. « Les femmes qui travaillent sont confrontées à de nombreux obstacles, car les tâches domestiques reposent traditionnellement sur leurs épaules », explique la cheffe d’entreprise. « Nous nous efforçons par conséquent de leur faciliter les choses, pour qu’elles puissent en même temps gagner leur vie et s’occuper de leur famille. »
Les prêts de la Khan Bank ont joué un rôle crucial dans la création et l’expansion de l’entreprise, et les fortes ventes engrangées par Urgana ont encouragé sa fondatrice à planifier la construction d’une nouvelle usine dotée d’infrastructures modernes.
Munkhtsetseg Purevsuren
La fin du régime socialiste en 1990 a marqué un tournant pour la Mongolie et pour celles et ceux, nombreux, qui avaient travaillé toute leur vie pour des entreprises publiques et qui ont perdu leur emploi à la suite de la transition vers une économie de marché. La vie de Munkhtsetseg Purevsuren a, elle, basculé quand la centrale électrique où travaillait son mari a fait faillite.
Un parent leur propose alors de les initier à l’art de l’orfèvrerie et leur suggère de monter leur affaire. Dès les prémices de leur aventure entrepreneuriale, Munkhtsetseg et son mari, décédé depuis, ont une vision claire de leur projet : ils souhaitent réinventer et mettre au goût du jour les objets rituels mongols en célébrant le patrimoine culturel de leur pays.
En 2015, avec le soutien de la Khan Bank, leur entreprise naît officiellement et sa production s’invite sur les étals des marchés.

En 2021, les Purevsuren ouvrent une boutique d’artisanat et de bijouterie dans une rue commerçante très fréquentée de la capitale, Oulan-Bator.
Les 30 employés de l’entreprise, ainsi que l’ensemble de ses fournisseurs sont tous mongols, ce qui fait la fierté de Munkhtsetseg. Sans compter que l’entreprise ouvre aussi des perspectives d’emploi dans d’autres secteurs, comme celui de l’emballage notamment.
Munkhtsetseg Jadambaa
En 2021, les Purevsuren ouvrent une boutique d’artisanat et de bijouterie dans une rue commerçante très fréquentée de la capitale, Oulan-Bator.
Les 30 employés de l’entreprise, ainsi que l’ensemble de ses fournisseurs sont tous mongols, ce qui fait la fierté de Munkhtsetseg. Sans compter que l’entreprise ouvre aussi des perspectives d’emploi dans d’autres secteurs, comme celui de l’emballage notamment.

L’entrepreneuse se tourne alors vers la Khan Bank, et c’est ainsi que naîtra et grandira Mongol Vann Construction. L’entreprise fournit désormais des baignoires à la moitié du marché résidentiel mongol, avec une part de marché de 70-80 % sur le segment des logements pour revenus moyens.
À la suite de la pandémie de COVID-19, le développement professionnel de Munkhtsetseg prendra une tournure inattendue. L’impact des confinements sur les transports et la logistique, conjugué au coup de frein sur la construction de logements en Mongolie, plonge son activité dans « une situation désespérée », se souvient Munkhtsetseg.
Comment, dans ces conditions, continuer à générer des revenus et conserver ses employés ? En se diversifiant, pour se prémunir contre l’impact d’une future crise. Munkhtsetseg achète alors un terrain non bâti à Oulan-Bator et y construit un restaurant de deux étages qui sert également d’espace évènementiel.
Cette « activité complémentaire », comme l’appelle la cheffe d’entreprise, lui permet de disposer d’une source de recettes fiable. Le nouveau lieu a ouvert ses portes en juin 2024, et l’affluence est telle qu’il emploie déjà 32 employés, en plus de la vingtaine de personnes travaillant chez Mongol Vann Construction.

Les femmes dans le commerce

La réussite des femmes entrepreneures est synonyme de prospérité pour des communautés entières. C’est aussi une source d'espérance pour les générations à venir.
Dans les marchés émergents, un tiers des petites entreprises sont détenues par des femmes. Parce qu’elles produisent et commercialisent des marchandises, créent des emplois et favorisent la croissance, ces entrepreneuses jouent un rôle crucial dans le développement économique de leurs pays.
Mis sur pied en 2012, le programme Banking on Women (« Miser sur les femmes ») d’IFC fournit une assistance financière et une expertise commerciale aux PME féminines en promouvant un modèle d’investissement-conseil innovant. En collaboration avec des institutions financières, il élabore des propositions de valeur personnalisées qui combinent services financiers et autres afin de favoriser l’autonomie et l’essor des femmes entrepreneures.

Nourrir l’espoir
Sanata Ouedraogo est l’heureuse propriétaire d’un restaurant situé sur le campus animé de l’université Joseph Ki-Zerbo, à Ouagadougou (Burkina Faso).
Bouillonnante d’activité, sa cuisine est un pilier de la vie universitaire, fournissant des repas quotidiens à quelque 12 000 étudiants. Les Établissements Ouedraogo Sanata (EOS) emploient plus de 200 personnes, en majorité des femmes.
Elle s'est récemment tournée vers l’immobilier : elle a ainsi lancé la construction de 250 logements abordables à la périphérie de la capitale burkinabé et travaille avec le gouvernement pour en construire un autre millier.
Grâce au soutien d’une banque cliente d’IFC, Coris Bank International (CBI), Sanata Ouedraogo est désormais à la tête d’une entreprise de restauration et d’immobilier florissante.
Bâtir pour réussir
À sa sortie de l'Université polytechnique, Van Nguyen Thi Hong a un rêve : se lancer dans le commerce de matériaux de construction pour des immeubles de grande hauteur au Viet Nam.
Elle commence par s’approvisionner en Allemagne et dans d’autres pays européens, mais s’impatiente rapidement des retards d’expédition et des problèmes logistiques.
Or le pays manque cruellement de capacités de fabrication locale. L’entrepreneuse décide alors de créer une usine de production de systèmes de façade, rideaux métalliques et autres éléments de construction pour le marché vietnamien.
Son rêve devient réalité grâce au soutien de TP Bank, un établissement client d’IFC. Tan Truong Son Group va devenir l’un des plus grands fabricants du Viet Nam, et un pourvoyeur d’emplois pour une centaine de femmes.
Aujourd’hui, Van Nguyen Thi Hong exporte dans les pays voisins — Thaïlande, République lao, Cambodge... —, et a achevé la construction de sa troisième usine, où elle prévoit d’élargir encore sa gamme de produits.
Semer les graines de la prospérité
Mamounata Velegda est l’une des femmes d’affaires les plus prospères du Burkina Faso. Elle possède une usine florissante de traitement de semences et de céréales à Ouagadougou.
Son parcours a pourtant été semé d’embûches. Quand elle se lance, elle ne dispose que de 300 francs CFA (l’équivalent de moins de 1 dollar) et doit parcourir 15 kilomètres à pied chaque jour pour vendre de la farine de maïs au marché, dans son village natal.
Avec le soutien de Coris Bank International (CBI), qui compte parmi les clients d’IFC, Mamounata développe son entreprise et étend son activité au-delà des marchés locaux. Elle a créé plus de 300 emplois à ce jour et a encouragé beaucoup d’autres femmes à travers le pays à monter leur entreprise.
Aujourd’hui, elle exporte des graines de sésame vers des pays voisins comme le Togo, mais pas seulement : son entreprise, le Groupe Velegda, jouit également d’une présence florissante au Danemark et en Suisse.
Cultiver la valeur ajoutée
Après 20 années passées dans une entreprise publique spécialisée dans l’exportation de noix de cajou brutes, Lan Duong Thi Phuong décide de prendre ses ailes.
Nous sommes en 2005 et l'entrepreneuse en herbe crée Dakao Agricultural Produce Export and Production, une usine pionnière dans la transformation de noix de cajou, la première du genre au Viet Nam.
Malgré des revers, en particulier lors de la crise financière de 2008, la cheffe d’entreprise persévère et continue à exporter ses noix de cajou transformées dans divers pays.
L’aide financière apportée par TP Bank s’avérera déterminante pour surmonter la crise de 2008 et les deux dépressions mondiales qui suivront.
Aujourd’hui, son entreprise est l’une des plus florissantes du Viet Nam, avec une forte présence sur les marchés européens et américains.
Elle procure un emploi à des centaines de femmes et d’hommes à travers le pays, contribuant ainsi à l’essor économique des populations locales.
Financer la croissance des entreprises
Le rôle des marchés financiers dans les pays à revenu faible et intermédiaire

Des travaux récents montrent le rôle croissant des émissions d'actions et d’obligations dans la croissance et l’expansion des revenus dans les économies en développement, avec 4 000 milliards de dollars de nouveaux capitaux au cours des trois dernières décennies et une augmentation de 5 % de l’emploi.
Comme le souligne une nouvelle publication du Groupe de la Banque mondiale, les marchés financiers représentent une part croissante du financement des entreprises dans les économies à revenu faible et intermédiaire, alors que celles-ci se tournaient traditionnellement vers les prêts bancaires.
La part des capitaux levés par l’émission d’actions et d’obligations en pourcentage du PIB a ainsi été multipliée par deux entre 2000 et 2022.
Et une grande partie de ces fonds obtenus sur les marchés financiers a été consacrée à des activités productives. Au cours de la première année suivant la levée de capitaux, les investissements des entreprises dans le capital physique ont augmenté de 16 % dans les pays à faible revenu et de 8 % dans les pays à revenu intermédiaire, contribuant ainsi à la hausse des emplois et des revenus.
Cette tendance a des répercussions plus larges sur l’économie : le recours par les entreprises aux marchés financiers est associé à une augmentation des niveaux d’emploi dans les pays concernés et du stock total de capital physique (biens, usines, équipements).
Publié en avril 2025